La création d’une zone d’activité concertée (ZAC) par l’ancienne municipalité a été mis à l’index par la chambre régionale des comptes, qui a constaté un lourd déficit prévisionnel. Elle préconise une période d’austérité pendant deux ans.
Le maire d’Ouveillan Jean-Paul Chaluleau l’affirmait depuis sa prise de fonction l’année dernière : les finances de la commune laissées par l’ancienne équipe du maire Gérard Cribaillet ne sont pas saines. La chambre régionale des comptes est venue le confirmer.
Il aura fallu que le conseil municipal ouveillanais vote au mois d’avril un budget en inscrivant une subvention exceptionnelle fictive de l’Etat de 545 177 € afin d’assurer l’équilibre pour que le préfet de l’Aude saisisse la chambre régionale des comptes. “On avait envoyé plusieurs courriers à la préfecture et à la sous-préfecture pour alerter de la situation”, indique Jean-Paul Chaluleau. “Mais nous n’avions eu que des retours polis. C’est pour cela qu’on a décidé de voter ce budget avec cette subvention de l’Etat.” La réaction n’a pas tardé.
Le 27 mai, le préfet saisissait donc la chambre régionale des comptes. Les magistrats ont alors épluché les comptes. Ils ont établi que la ZAC multisites, lancée en 2010, présente un déficit prévisionnel de 1 366 659 €. Et dans leur rapport, ils précisent “que le montant total du déficit final de la ZAC ne peut être arrêté définitivement à ce jour par la chambre, il est toutefois proposé de commencer à le traiter partiellement, dès le budget 2021 (…) La commune devra poursuivre, en 2022 et en 2023, l’apurement du déficit prévisionnel du budget annexe de la ZAC, jusqu’à sa clôture, lors de la vente du dernier lot, laquelle est retardée à 2023, a minima”.
“Serrer la ceinture”
Pour Jean-Paul Chaluleau, fraîchement élu il y a un an, c’est un coup dur. “Pendant deux ans, on ne peut pas emprunter, on ne peut pas investir alors que le patrimoine communal aurait bien besoin d’être rénové, comme les toits des écoles, la sécurisation de la salle des fêtes et du cinéma le Royal, les bornes incendies sont défectueuses.” Et d’annoncer que la deuxième tranche de la Maison des associations, chantier initié par l’ancienne mairie, ne se fera pas. Trop cher, “entre 600 et 700 000 €”. “L’objectif numéro 1, c’est de se serrer la ceinture mais on n’augmentera pas les impôts”, indique Jean-Paul Chaluleau. Frustrant “car on arrive et on ne peut pas mettre en place notre programme”. Le projet de cantine scolaire va ainsi devoir être reporté.
Christophe Parra – Journaliste
Et Cribaillet n’est pas inquiété ?