Notre patrimoine bâti

L’ensemble des textes de cette rubrique ont été rédigés par Véronique Lallemand et toutes les photos sont de Jean-Michel Sauget

Ouveillan, terre de patrimoine et de vignes

Le territoire d’Ouveillan a été occupé par les premiers agriculteurs du néolithique. Les découvertes faites par notre archéologue locale, madame Paule Bouisset, témoignent de l’importance de ces occupations.

A l’époque romaine, dès le premier siècle après J-C, les Romains vont coloniser et exploiter notre terroir qui va s’organiser autour de domaines agricoles et surtout viticoles (les villae) dont les vestiges sont encore enfouis dans les terres d’Ouveillan. L’exploitation de la vigne est un des points forts de la Narbonnaise dont le vin était exporté vers l’Italie, l’Espagne et le reste de la Gaule au moyen des amphores produites sur l’atelier de potier de Sallèles d’Aude.

A la fin de l’Antiquité, les Wisigoths marquent de leurs traces notre territoire en y enterrant leur morts dans deux nécropoles.

Durant le haut moyen âge, notre village va se fixer sur une butte dominant l’étang avec la construction d’une première église et d’un premier château au « Castellas » en contrebas. Ensuite vers les 11e-12e siècles, la vie du village va s’organiser sur le haut de la butte avec un château au « Fort » et la construction d’une nouvelle église paroissiale. Comme dans la plupart des villages languedociens, la vie va se structurer autour de ces deux pôles en regroupant la population et l’habitat.

Ce n’est sans doute que durant la seconde moitié du XIIIe s. ou le début du XIVe s. qu’un nouveau rempart vient enserrer le village qui s’est étendu. Il servira de cadre à la vie des ouveillanais jusqu’au milieu 19e s.

Le développement de la viticulture, moteur économique du Languedoc à partir de la seconde moitié du 19e s., va entraîner de nombreuses modifications dans la structure urbaine bâtie avec la construction de caves (chais) et la restructuration des maisons dans le cœur du village.

C’est à partir des années 1870 que le village va réellement sortir de ses remparts, avec la construction des nombreuses maisons vigneronnes et de maisons de maître associées à une cave, qui viennent marquer toutes les rues au-delà du rempart médiéval.

Au milieu des vignes, qui modèlent le paysage, dans un environnement encore protégé, Ouveillan est un village languedocien typique avec une histoire riche et un patrimoine de valeur qui est protégé au titre des Monuments Historiques. Les confins de la commune sont limités par le canal du Midi, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les mesures de protections et les labels attribués par les administrations sont une reconnaissance de l’intérêt majeur de notre patrimoine.

Page 1 – Présentation / Page 2 – Le Canal du Midi / Page 3 – La grange de Fontcalvy/

Page 4 – L’église St Jean / Page 5 – Monument aux morts / 6 – Monument de la république

Page 7 – Cave Coopérative / Page 8 – Le château du Terral

Voir notre Notre patrimoine Naturel

Un immense merci à Mme Véronique Lallemand, Archéologue au Ministère de la Culture, pour la rédaction des articles sur notre patrimoine. Le blog de Véro

Le canal du Midi:

classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.

Le canal du Midi, œuvre de Pierre-Paul Riquet, marque les limites ouest et nord de la commune d’Ouveillan.

Son creusement se déroule entre 1667 et 1680, cette dernière année correspondant aux travaux de la section entre la Cesse et Argeliers. Il sera inauguré en 1681, peu de temps après la mort de Pierre-Paul Riquet.

Cet aménagement de génie civil est l’un des plus extraordinaires de l’époque moderne qui a permis de développer le commerce intérieur et d’apporter la prospérité dans les campagnes.

Il constitue une prouesse technique pour l’époque et est aussi un moteur du développement économique du Languedoc à la fin du 17e et au 18e s.

Coupure physique majeure du paysage et dans les circulations des habitants lors de sa construction, il est aujourd’hui la marque paysagère remarquable de notre territoire.

A Ouveillan, en limite de notre territoire communal, se trouvent les ponts de la Province, de la Croisade et de Pigasse, ouvrages d’art à découvrir. Vous pourrez aussi découvrir d’autres ouvrages d’art exceptionnels comme le pont-canal ou l’écluse de Gailhousty à Sallèles d’Aude.

Pour sa valeur exceptionnelle, le canal du Midi a été classé au Patrimoine mondial en 1996 et les paysages du canal ont été classés au titre du Code de l’Environnement le 25 septembre 2017.

La grange cistercienne de Fontcalvy:

classée au titre des Monuments Historiques le 9 décembre 1983

La grange cistercienne de Fontcalvy est une dépendance agricole qui appartenait à l’abbaye de Fontfroide. L’abbaye avait acquis des terrains à Ouveillan dès le 11e s. La première mention de la grange figure dans un acte de 1275 : « grangia de Fonte Calvi ».

Cette grange s’inscrit dans la tradition cistercienne et s’intègre dans le réseau des 24 granges réparties sur les terres de l’abbaye qui allaient de Perpignan à Ouveillan et qui servaient à l’exploitation des propriétés des moines.

La grange de Fontcalvy est un bâtiment carré et massif, avec de puissants murs de pierres à bossage et huit tours carrées (3 par faces) qui lui donnent un aspect de forteresse.

La salle du rez-de-chaussée, servant de cellier, est voûtée d’ogives reposant sur un unique pilier central octogonal. Les murs de cette salle sont percés d’ouvertures étroites et allongées servant d’aération et confortant l’aspect fortifié de l’édifice.

A l’étage, une grande salle est divisée en deux nefs par deux arcades reposant sur une unique pile située juste au dessus du pilier de la salle basse. Elle servait de grenier. Le toit à deux pente orientées nord-sud a aujourd’hui disparu. On accédait à l’étage par un escalier droit situé à l’extérieur.

La tour la plus importante, sur la façade Est, vient renforcer l’aspect défensif du lieu. Elle protège la porte qui est encadrée par deux grands mâchicoulis. La grange disposait aussi d’une grande cour entourée de hauts murs édifiés postérieurement.

La grange de Fontcalvy est un édifice homogène sans doute construit dans la seconde moitié du 13e s.

Le seul document décrivant la grange de Fontcalvy est daté du 12 mars 1759. Deux experts envoyés par l’évêque font un état sanitaire des structures qui sont alors en très mauvais état.

Au 19e s., le bâtiment après avoir été subdivisé, est abandonné par son dernier propriétaire en 1840.

Durant la seconde guerre mondiale, la grange a failli être démolie par les Allemands qui voulaient récupérer les matériaux pour construire leurs défenses. Finalement, au lendemain de la guerre, en 1945, l’abbé Sigal a fait inscrire le bâtiment aux Monuments historiques.

Entre 1980 et 1982, sous l’impulsion du maire d’Ouveillan, Julien Aussenac, la commune a récupéré le bâtiment grâce à des donations et a pu ainsi demander sa protection au titre des Monuments Historiques.

La grange de Fontcalvy est un édifice unique en France dont le classement comme Monuments Historiques est venu reconnaître la valeur patrimoniale de ce bien communal.

Fiche Fontcalvy Ministère de la Culture

La grande de Fontcalvy – Blog de Véro

L’église Saint-Jean L’Evangéliste:

inscrite au titre des Monuments Historiques, le 17 février 1926

L’église d’Ouveillan est un édifice roman du XIIe s. qui a été modifié durant l’époque moderne (16e et 17e siècles) avec l’ajout de plusieurs chapelles.

Elle est très probablement installée sur un édifice antérieur, sans doute carolingien, comme en attestent certains éléments de maçonnerie observés et des blocs sculptés réemployés dans le mur nord.

Son chevet à triple absides et la façade sont typiques de l’architecture romane. Les archivoltes des fenêtres et la croix pattée sur la façade sont incrustées de lave volcanique noire (basalte) provenant sans doute d’Agde.

Fiche Eglise St Jean – Ministère de la Culture

Monument René Iché

Le Monument aux Morts:

inscrit au titre des Monuments Historiques le 18 octobre 2018

Le monument aux morts d’Ouveillan est l’œuvre du sculpteur René Iché (1897-1954), enfant du pays. Il a été implanté avenue de Saint-Chinian, à côté de la Poste. Ce monument est considéré comme l’un des plus beau monument pacifiste de France. 

René Iché avait essuyé un refus pour son projet de Monument aux Morts à Canet d’Aude car jugé trop pacifiste par les autorités. Le sculpteur était engagé contre les guerres et sa réalisation s’inspire de cet engagement.

Le monument aux morts d’Ouveillan a été inauguré en 1927 par Albert Sarrault et Léon Blum qui était alors un jeune député. La presse fera sa « une » de cette œuvre. 

Le socle rectangulaire soutient un portique en pierre qui comporte une statue de femme en marbre de Saint-Béat. Il figure une femme agenouillée en pleurs, accroupie sous une arche, qui comporte en haut une frise représentant des soldats anonymes, sans nationalité en train de combattre.

René Iché est inhumé au cimetière d’Ouveillan.

Pour sa qualité artistique, notre monument aux morts a été protégé au titre des Monuments Historiques.

Fiche Monument René Iché – Ministère de la Culture

Fiche Drac

Site monuments aux morts pacifistes

Monument aux morts – Blog de Véro

Monument de Minerve

Le monument à la République, Minerve:

Sur la place Rouquié, au dessus de la fontaine, est érigée une statue que tout le monde à Ouveillan appelle « La Marianne ». En fait il s’agit bien de Minerve qui incarne la République.

L’œuvre en fonte de fer est attribuable au sculpteur Eugène-Louis Lequesne (1815-1887). Elle provient des fonderies du Val d’Osne (Haute-Marne). La facture de cette statue modèle « Liberté » est de 780,20 francs et datée du 8 novembre 1880. Ce document est conservé aux Archives départementales de l’Aude.

Minerve est habillée à l’antique avec une tunique courte et un manteau qui couvre son dos. Sa coiffure est ornée d’une étoile au dessus du front. Sa main droite est appuyée sur une pique dont la pointe a disparu. Derrière elle, repose, sur un tronc de bois un carquois rempli de flèches et un casque à cimier. Deux autres exemplaires de cette statue existent dans l’Aude : à Marcorignan et à Alet-les-Bains.

Ce monument acheté par la mairie marque l’attachement de notre commune aux valeurs de la République.

Wikipédia – Monuments de la république

Monument de la république Ouveillan – Blog de Véro

La Cave coopérative d’Ouveillan:

Label «Patrimoine du 20e s.» décernée par le Ministère de la Culture en 2013

La société coopérative a été créée le 30 décembre 1935 et la cave ouvre lors des vendanges de 1936.

Ouveillan est la toute première cave construite par Gaston Ladousse, architecte de la Nouvelle, qui suit fidèlement tous les travaux de modernisation, entre 1936 et sa mort en 1964, ce qui explique son homogénéité architecturale. Il innove sensiblement en proposant un bâtiment assez différent des caves voisines, par sa morphologie élancée et un fort développement en longueur au terme de quatre agrandissements successifs.

Sur le plan technique, il propose de superposer les cuves sur deux étages, solution la plus courante utilisée dans l’ Hérault mais pas dans l’Aude.

Le premier agrandissement date de décembre 1936. Le bâtiment est allongé vers l’arrière avec l’installation, dans la partie centrale du bâtiment, de quais d’apport situés côté Est. Un nouveau hall de travail, avec pressoirs, est installé au rez-de-chaussée tandis que des cuves sur piliers occupent l’étage.

Fin 1938, un deuxième agrandissement est prévu et, en 1939, le poste électrique est construit dans la cour. Le troisième agrandissement, en 1939, concerne la construction de nouvelles cuves dans le bâti existant.

En 1950, de nouveaux quais, abrités dans un kiosque circulaire à six bennes, sont construits dans la cour.

En 1956, ce sont 8 cuves rondes en béton qui voient le jour de l’autre côté du chemin dans le prolongement du vaisseau droit de la cave. Cette extension est complétée par un nouveau chai le long de cette cuverie en 1961.

En 1963, le terrain situé contre la cave, à l’Est, est enfin acquis. En 1966, l’architecte Pierre Rieux remplace Ladousse pour la construction du prolongement du chai de 1961. Il a construit les caves de Roubia, Pépieux et Salsigne.

En 1969, un grand chai, abritant des cuves rondes (chai Biard), est installé dans la cour, à l’est. Les travaux sont réalisés par un ingénieur de la DDA de Carcassonne, R. Goutay.

En 1972, deux quais de l’avant-corps sont désaffectés pour y installer des bureaux puis, en 1974 et en 1975, deux vinificateurs continus Pujol, d’une capacité de 150 tonnes et un poste de pressurage fixe sont installés contre la cave, derrière le kiosque.

La politique de modernisation de la cave se poursuit tout au long des décennies suivantes : quais, nouveau chai derrière le chai Biard, cuverie inox le long de la cave dans les années 1990 et construction d’ un caveau de dégustation devant l’avant-corps qui conserve son intégrité.

La cave absorbe celle de Sallèles-d’Aude au début des années 2000, puis fusionne avec celle de Narbonne. Une nouvelle campagne de travaux est activée pour répondre aux nécessités de modernisation des installations et accueillir la vendange de Narbonne quand ce site est fermé.

Le label «Patrimoine du 20e s.» vient reconnaître la qualité de la conception de cet ensemble architectural et technique.

Aujourd’hui, la cave d’Ouveillan est toujours en activité et vous attend pour vous faire découvrir les productions de nos viticulteurs.

Fiche Ministère de la Culture

Fiche Drac

Cave coopérative – Blog de Véro

Site de la Cave Néotera

Le château du Terral:

classé partiellement au titre des Monuments Historiques le 29 mars 2005

Le lieu du Terral a été, comme Fontcalvy, une des granges de l’abbaye de Fontfroide. Avant la construction du château existait une ancienne métairie qui a succédé aux occupations médiévales.

Le château du Terral est un des exemples les plus significatifs des châteaux de la richesse viticole.

Il a été construit, de 1899 à 1909, par les architecte bordelais Louis et Alexandre Garros pour André d’Andoque. L’architecture du château s’inspire de modèles du 17e siècle pour la façade et du 18e s. pour les intérieurs.

Le parc, de forme triangulaire, a été dessiné par un architecte-paysagiste bordelais très renommé, Le Breton.

Le château est composé d’un corps central et de deux pavillons. Les façades sont ornées de chaînages, de larmiers sur consoles et de balcons à balustres de pierre. A l’intérieur, la distribution d’origine a été conservée. Au sud, une terrasse et des escaliers descendant vers un plan d’eau précèdent le château et mettent en scène le jardin.

La chapelle terminée en 1909 est de plan rectangulaire avec une nef couverte d’une coupole ajourée. Les anciennes écuries, le pavillon de la conciergerie, la clôture et la grille d’entrée complètent cet ensemble remarquable.

Le château du Terral est une propriété est privée et ne se visite pas. Jouxtant le domaine viticole, l’édifice peut cependant être aperçu lors d’une promenade dans la campagne ouveillanaise.

Fiche Ministère de la Culture

Le Terral – Blog de Véro